Matthieu " En Opex, sans la fraternité ça ne peut pas fonctionner "

 

Dans cet épisode de Raconte-moi une OPEX, produit par l'Office national des combattants et des victimes de guerre, Mathieu, ancien artilleur et aujourd'hui chef de la cellule OPEX au Corps de Réaction Rapide France (CRRFR), partage son expérience avec Cécilia, une collégienne curieuse et passionnée par le monde militaire. Enregistré au collège André Canivet de Douai, cet échange intergénérationnel aborde des thèmes forts : l'engagement, la camaraderie, la résilience et le rôle essentiel de l'ONaCVG.

Un engagement marqué par la découverte et le dépassement de soi

Mathieu revient sur ses débuts dans l’armée à 19 ans, une décision prise après son baccalauréat et motivée par son envie de défi et de sport. Sans expérience préalable du monde militaire, il découvre rapidement l’environnement structuré de l’armée, qu’il décrit comme surprenant par sa propreté, sa rigueur et sa discipline. Sa première affectation au 68e Régiment d’artillerie d’Afrique le mène à explorer les multiples facettes du métier d’artilleur : une arme lourde et stratégique qui joue un rôle crucial dans la protection des troupes au combat.

Une carrière marquée par les opérations extérieures (OPEX)

Parmi ses missions, Mathieu évoque avec émotion son premier déploiement au Liban en 2007. À seulement 20 ans, il découvre le terrain, les exigences des préparations physiques et mentales, ainsi que la solidarité unique qui lie les soldats entre eux. Il partage également ses expériences dans d'autres théâtres d'opérations, comme Djibouti, Mayotte, la Centrafrique et le Mali, où il a été confronté à des moments intenses, tant sur le plan du combat que de la camaraderie.

L’histoire poignante d’un jeune garçon en Centrafrique, collaborant avec son unité pour des missions de renseignement, illustre à quel point ces missions sont aussi faites de défis humains. Mathieu témoigne de l’impact de ces événements sur lui, des marques invisibles qu’ils laissent et du rôle de la fraternité dans la survie émotionnelle et morale des militaires en mission.

La blessure invisible : le stress post-traumatique

Après plusieurs OPEX, Mathieu commence à ressentir les effets du stress post-traumatique. Il décrit avec honnêteté le long chemin pour reconnaître cette blessure invisible, souvent ignorée par les soldats eux-mêmes. Grâce au soutien d’un supérieur hiérarchique et à une prise en charge adaptée, il entame un processus de soin à l’hôpital militaire de Percy. Il détaille l’importance des SAS (sessions d'acclimatation au retour d’OPEX), des rendez-vous avec des psychologues, et des congés de blessés, tout en insistant sur la nécessité pour chaque militaire de prendre conscience de son état et d’accepter l’aide.

Le rôle déterminant de l’ONaCVG

Mathieu met en lumière l'accompagnement fourni par l’ONaCVG, non seulement pour les blessés mais aussi pour leurs familles. Il explique comment l’organisation l’a aidé dans sa reconversion et a soutenu sa fille, reconnue Pupille de la Nation. Ce statut, souvent méconnu, offre des aides concrètes et un filet de sécurité pour les enfants des militaires blessés ou décédés.

Un regard authentique sur la vie militaire

Cet épisode nous offre une immersion dans le quotidien des soldats en mission extérieure, leur fraternité inébranlable et leur capacité d’adaptation face aux défis. Mathieu rappelle également à quel point ces expériences renforcent l’attachement à l’institution et l’importance des dispositifs comme ceux de l’ONaCVG pour les accompagner dans toutes les phases de leur carrière.

Avec sincérité et émotion, cet échange illustre les multiples facettes de l’engagement militaire, la force mentale nécessaire pour y faire face, et le soutien essentiel des structures dédiées. Un témoignage captivant qui éclaire le grand public sur la réalité des OPEX et les défis rencontrés par ceux qui les vivent.

Julien GERARD

Julien Gérard est co-fondateur de Wave Storia, la première plateforme de podcasts dédiée à Nice et à la Côte d'Azur. Photographe de métier, éditeur de livres et réalisateur de podcasts, il raconte les récits du Sud à travers une approche authentique et locale.

Julien anime également Parlons livres photos, un podcast consacré aux livres de photographie. Il y partage sa passion pour l'image et l'édition, en donnant la parole à des photographes et à leurs parcours créatifs.

Installé à Nice, il s'attache à valoriser les acteurs, les lieux et les initiatives locales, tout en offrant, aux côtés de Jean-Raphaël, Olga et Nico, un espace de découverte et de connexion à travers Wave Storia.

https://www.juliengerard.fr
Précédent
Précédent

Paul-Émile : "On allait chercher les sous-marins russes cachés sous la calotte glacière"

Suivant
Suivant

Commandant (Sapeur-pompier) JM Dumaz : Coopération et enjeux stratégiques à Singapour